Le Larousse donne la définition : «Droit qu'ont les habitants d'une commune de pratiquer certaines coupes de bois sur les biens communaux ».
Ce mot provient de l'ancien verbe Français « affouer » (1250) qui signifiait « chauffer ».
Cette pratique répond à deux objectifs :
- permettre aux habitants d'obtenir du bois de chauffage à usage domestique,
- pratiquer l'entretien des espaces boisés.
Saint-Jean-de-Niost possède plusieurs espaces forestiers, des abords de rivière, et des bordures de chemins boisés.
La pratique de l'affouage à Saint-Jean-de-Niost existe depuis fort longtemps. Chaque foyer peut faire valoir son droit de une part, moyennant un paiement de 12,00 €. Chaque année, une surface d'environ un hectare est choisie pour cette opération. Cette surface est divisée en autant de parcelles que de demandes déposées en mairie pendant la période d'inscription.
Chaque parcelle est délimitée puis affectée aux « affouagistes » qui doivent couper le bois dans l'hiver et rendre la surface propre et libre de tout au printemps, avant le démarrage de la végétation.
Le cycle de régénération de la forêt, de la coupe à la maturité, selon les emplacements, est de l'ordre de 20 à 25 ans. Compte tenu de la surface boisée dont dispose la commune, le cycle de l'affouage suit ce même rythme.
Cette pratique, c'est aussi des moments de partage et de convivialité forts pour les « affouagistes ». Les fins de semaine, sur le lieu de l'affouage, on voit fréquemment des familles entières, ou des amis, au travail sur leur part, partageant un repas cuit au feu de bois sur place. Conversations, rires, bruits de tronçonneuses, bruits de cognées se mêlent alors aux délicieuses senteurs des saucisses grillées, pommes de terre cuites sous la cendre et autres spécialités culinaires du moment, sans oublier les nombreuses bouteilles « sorties de derrière les fagots », ouvertes pour l'occasion...
Nous souhaitons de tout cœur que nos forêts continueront longtemps de nous procurer leur bois et que les affouagistes prendront toujours le même plaisir à pratiquer cette activité d'hiver qui joint l'utile, l'économique et l'agréable, qui fait partie de nos racines, et que nous continuerons de proposer chaque année.
Point de vue d'un co-listier averti :
"Ce renouvellement de notre forêt participe à l’amélioration de la qualité de l’air. La principale action de la forêt sur l'air est liée à la fonction chlorophyllienne. Pour se développer, les végétaux utilisent le gaz carbonique contenu dans l'air. Ils prélèvent le carbone qui va constituer leurs cellules et rejettent de l'oxygène. C'est en ce sens qu'on a pu qualifier les forêts gérées de puits de carbone verts pour leur participation à la lutte contre l'effet de serre.
Les poussières en suspens se déposent lentement sur les arbres, lesquels les entraînent en les filtrant vers le sol au gré des pluies. L'efficacité de cette filtration est amplifiée à proximité des grands massifs forestiers, véritables freins à la circulation de l'air. Mais en rejetant aussi de l'eau par évapotranspiration, les forêts contribuent à maintenir le niveau hygrométrique de l'air."
